Pour tout apprendre sur les yōkai, le mieux serait de voler jusqu’au Mononoke Museum à Miyoshi, dans le sud du Japon. On y contemplerait alors la collection constituée par Yumoto Koichi qui balaie quatre siècles de création artistique. Autre façon de voyager : plonger dans Yōkai, créatures et esprits surnaturels du Japon, beau livre sur la façon dont ont été illustrés ces drôles de… ces drôles de quoi, d’ailleurs ? Des esprits, des démons, des fantômes, des entités indéfinissables ?
À l’origine, ces créatures chimériques représentaient les tourments inexpliqués dont souffraient les Japonais. Ainsi l’abura-akago, cet être aux traits enfantins qui adore lécher l’huile de la lampe dans l’obscurité. Ou l’akaname, qui aime se repaître de la crasse des baignoires — un message clair lancé aux maîtresses de maison négligentes. Des récits sans limites, donc, tout comme cette croyance japonaise : toute chose possède un esprit qui exige des humains qu’ils se montrent respectueux du moindre objet.