Chercheur parisien à la fois spécialiste de bioacoustique et d’écoacoustique, Jérôme Sueur possède une vertu finalement très rare : se mettre à la hauteur du profane pour mieux l’emmener dans un monde presque imaginaire, celui du vivant, du tout-petit, avec ses sons et ses silences. Ces silences qu’on a tendance à tous trop vite oublier, alors qu’on les connaît par cœur. Ce sont ceux qui s’installent quand s’évapore le bruit d’un chevreuil qui vient de détaler sans qu’on ait pu l’apercevoir.
Son livre, Histoire naturelle du Silence, est un ouvrage qui insiste aussi sur la différence entre bruit et son, tant le premier est un empêchement et le second une divinité. « Le bruit est un ennemi de masse qui ne se camoufle pas », écrit Jérôme Sueur. Qui parie que le silence deviendra une valeur clé dans un avenir proche.