Remplacés par la technologie numérique, le walkman, le téléphone à cadran, la chaîne stéréo ou la machine à écrire appartiennent aux musées personnels de ceux qui sont nés dans les années 70.
L’historien du design Dejan Sudjic a réuni dans un beau livre 250 de ces appareils d’un autre temps. Pour constater déjà que le passage de l’analogique au digital nous prive désormais d’une certaine esthétique. On se pâme volontiers devant la Valentine, machine à écrire rouge pop, dessinée par Ettore Sottsass pour Olivetti en 1969. Beaucoup moins en regardant le clavier sinistre d’un ordinateur portable. Tout comme on peut trouver assez désolant que l’hégémonie des écrans plats empêche la folle créativité que permettait la télévision à tube cathodique.
Ces objets, finalement pas si anciens, nous renvoient à une époque dont le ressenti – pour reprendre un terme météorologique – se mesure en près d’un siècle. Les retrouver, c’est fatalement succomber à une forme de nostalgie. Le monde d’avant le numérique évoque une simplicité, une insouciance presque idyllique. Comme les souvenirs heureux d’une période désormais révolue.